• L'Abécédaire, lettre S

      

    S'adapter                                Sanctions                        Sigles                       Socialiser                      Stimulation

     

    S’adapter

     

    « les vents me sont moins qu’a vous redoutables, je plie mais ne rompt pas »

    Cet extrait de la fable de la Fontaine « Le chêne et le roseau » résume, à mon sens, assez bien la qualité première d’un accompagnant.

    Savoir s’adapter est une faculté indispensable pour l’AESH afin de faire face aux changements de toute nature qui vont immanquablement se produire.

    Plus tôt tu l’acceptes et mieux tu te porteras.

    Le plus fréquent est le changement d’emploi du temps (dans le second degrés).

    Au rythme des absences d’élèves, de professeurs ou d’AESH, tu es ballotté d’un cours à l’autre, d’un élève à l’autre ou bien tu te retrouves en salle des professeurs à passer le temps comme tu le peux.

    Il y a ensuite les changements qui font partie intégrante de l’accompagnement et qui concerne directement l’élève que tu accompagnes (oublie de fournitures scolaires, devoirs non-faits, retard, problème de comportement, de motivation, maux de tête ou autre,…). .

    Enfin, il est aussi nécessaire de s’adapter aux différentes matières, aux pédagogies et gestion de classe qui sont aussi nombreuses que le nombre de professeurs présents dans l’établissement.

    Être en capacité de s’adapter en toutes circonstances peut grandement faciliter la vie, que l’on soit accompagnant ou autre d’ailleurs.

     

    Sanctions

    Dans ce domaine, curieusement, les enfants en situation de handicap sont soumis aux mêmes traitements que les autres élèves.

    Pas d’aménagement, pas d’adaptation, pas de différence pour les sanctions prononcées et ce quel que soit les besoins et les difficultés de l’enfant sanctionné.

    Parfois même la sanction vient exclure l’élève en situation de handicap, ce qui peut sembler étonnant voire alarmant au regard du projet d’inclusion scolaire.

    Oui il faut sanctionner les comportements et les gestes violents, oui il est nécessaire de fixer des limites à tous quel que soit le profil de l’enfant.

    Faut-il pour autant ajouter de l’exclusion à l’exclusion ?

    Que voulons-nous obtenir en éloignant un élève de l’établissement, du système scolaire ? N’est-il pas suffisamment exclu par le simple fait de porter sur son front l’étiquette « handicap » ?

    Quel est le message éducatif que nous envoyons à cet enfant quand il se voit exclu des récréations, des cours ou de l’établissement ?

    Il existe des alternatives à l’exclusion, des moyens de marquer les limites tout en permettant à l’élève de demeurer pleinement dans le groupe.

    Et si on se creusait un peu la tête ?

     

    Sigles

    Le métier d’AESH est rempli de sigles et acronymes en tout genre dont je vous épargne ici la (longue et interminable) liste.

    Ce qui peut parfois produire un effet plutôt contraire à celui attendu :

    il déshumanise nos propos.

    Voyez plutôt une conversation possible entre deux AESH :

    -Tu as lu le GEVASCO de ton élève ?

    - Oui, d’après la MDPH il devait aller en IME ?

    - Il est en ULIS?

    - Oui, je suis son AESH-I en inclusion.

    - Il est TSA ?

    - Oui et aussi TDAH

    - Et son ESS, elle est pour quand ?

    - Aucune idée. Je surveille mon EDT !

     

    Socialiser

    C’est un sujet qui n’est pas ou peu évoquée lorsque l’on parle d’inclusion, et pour lequel la communauté éducative ne consacre finalement que très peu de temps voire pas de temps du tout.

    Par socialisation j’entends la capacité de l’enfant à trouver sa place parmi ses pairs, à assimiler les règles, les normes, les valeurs en vigueur dans l’école, … .

    Parfois l’enfant en situation de handicap éprouve de grandes difficultés pour aller vers les autres, discuter, jouer avec eux, être accepter par les autres, ces autres qui parfois, ont de lourds a priori sur cet enfant si différent d’eux et le tienne généralement à l’écart.

    J’aime, pour ma part, consacrer du temps, pendant les temps annexes (récréation, repas, inter cours ), pour parler avec les élèves de ce qu’ils pensent de ses enfants aux comportements parfois surprenants.

    Je me rappelle d’un élève de 3e- que nous appellerons Simon - qui avait beaucoup de mal à entrer en relation avec ses pairs. Souvent sa manière de capter l’attention des autres étaient de leur tirer le sac à dos ou de les bloquer dans les escaliers en disant « on ne passe pas ! ».

    Ce n’était pas violent et encore moins méchant mais en faisant ainsi il obtenait le contraire de ce qu’il attendait. Dans le meilleur des cas, les élèves étaient indifférents mais parfois, cela provoquait de la violence.

    À force d’explication et de patience, j’ai obtenu de Simon qu’il modifie son approche, et des autres élèves qu’ils se montrent bienveillant avec lui. À tel point que des enfants venaient régulièrement , dans la cour, lui faire un « check » et causer avec lui quelques instants.

    En voyant que ses efforts portaient ses fruits, Simon a, peu à peu, améliorer encore sa façon d’entrer en contact avec les autres et obtenu davantage d’attention et de sympathie en retour.

    Il s’agit pourtant là d’un cas isolé.

    Combien d’enfants différents n’ont pas cette chance ?

    Il me semble que c’est un vrai problème qui prouve peut-être que nous, les adultes, nous ne sommes pas assez préoccupé par l’aspect social de l’inclusion.

    Élaborer des projets qui favorisent l’acceptation de l’autre et qui permette de dépasser les préjugés est une nécessité si nous voulons que les enfants en situation de handicap trouvent véritablement une place parmi les autres élèves.

     

    Stimulation

    C’est un maître mot dans l’accompagnement d’enfants en situation de handicap. Stimuler les capacités intellectuelles, motrices et sociales d’un enfant en situation de handicap peut lui permettre de sortir de son confort, de sa routine et de repousser ses limites.

    Ces enfants ne croient guère en eux et le plus terrible c’est quand les adultes qui les accompagnent ne croient pas davantage en leur possibilité d’évolution.

    Un petit qui a du mal à lire, à s'exprimer, à écrire,..., fais-le lire, parler, écrire, ..., mets des couleurs sur les syllabes, fais-lui répéter les mots, écris un peu pour lui mais laisse-le aussi écrire (tu peux faire des textes à trous ou bien écrire au crayon et le laisser repasser au stylo par dessus).

    Attention toutefois à sa fatigue.

    Un enfant qui passe des heures à compenser ses difficultés de lecture, d’écriture, d’attention, de comportement se fatigue plus vite que tout autre élève.

    Il faut savoir prendre le relais au bon moment.

     

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