• L'Abécédaire, lettre H

     

    Handicap           Haut potentiel intellectuel            Humour              

     

    Handicap

     

    Au risque de m’attirer la foudre de certains, j’ai toujours trouvé que ce mot enfermait les enfants et les réduisait à leurs limites, les ramenant à un statut dont il leur est souvent difficile de sortir. C’est comme si on leur disait : « Voilà ce que tu es, voilà seulement ce que tu es ».

    Et le reste?

    En vérité, c’est assez rassurant de mettre des étiquettes sur ces enfants pour cacher nos propres limites. Si nous n’arrivons pas à leur apprendre quelque chose, si ils gesticulent dans tous les sens pendant les cours, ce n’est pas parce que nous nous y prenons mal ou que l’environnement que nous leur proposons n’est pas suffisamment bien aménagé et accueillant, non, c’est simplement parce que ces enfants sont handicapés.

    D’autres part, je me suis aperçu que la plupart des élèves de la classe d’inclusion ne faisaient, en vérité, pas la différence entre le terme « handicapé » et celui « en situation de handicap ». Dans les deux cas, c’est le mot « handicapé » qui marque l’esprit autant de l’enfant qui porte cette étiquette que des autres.

    Il ne s’agit pas d’effacer le handicap mais de tout faire pour que l’enfant soit aussi et avant tout considéré comme un enfant.

    Je préfère pour ma part, le terme «  enfant à besoins particuliers » qui est utilisé dans certaines situations très ciblées.

    Ainsi à des moments, l’enfant a besoin qu’on lui procure les moyens nécessaires pour s’acquitter du travail scolaire.

    Une définition officielle de l’UNESCO (2017) peut alimenter la réflexion collective : « Il faut reconnaître que les difficultés des apprenants découlent parfois du système éducatif lui-même, y compris la manière dont il est organisé, les formes d’enseignement proposées, l’environnement d’apprentissage et la façon dont les progrès des apprenants sont appuyés et évalués ».

     

    Et vous qu'en pensez-vous ?

     

      Haut Potentiel Intellectuel

     

    Ces enfants sont surprenants !

    Tout va si vite dans leur cerveau que l’on se demande comment ils font pour rester assis en classe pendant des heures à attendre que les professeurs leur donne de la matière, c’est à dire du savoir.

    D’ailleurs, ils ont beaucoup de mal à rester calme et concentré. Ils gesticulent souvent sur leur chaise, manipulant tout ce qui est à leur porté (stylo , gomme, règle, feuille de papier,…). Et parfois quand ils sont fatigués, ils s’affalent sur leur bureau comme si plus rien ne les intéressaient.

    Ce n’est pas simple de les garder attentifs surtout lorsqu’ils estiment - ce n’est pas le cas de tous heureusement - ne pas avoir à écouter le cours dont ils connaissent -  d’après eux - déjà tous les contenus.

    Un jour un des enfants de 6e que j’accompagnais me dit « Moi j’ai 120 de QI. Et toi ? »

    Sur un ton on ne peut plus sérieux je réponds : « j’ai 20 ».

    Et sans sourciller il dit aussitôt : « 20 ?, Alors j’ai un QI six fois supérieur au tien ! ».

     

    Comme quoi on peut avoir un QI hautement supérieur et avaler des couleuvres.

    À moins que j'ai pu lui donner l'impression à un moment ou à un autre que... .

     

     

    Humour

     

    Avoir de l’humour peut s’avérer bien utile pour prendre un peu de distance dans certaines situations notamment en cas de conflit avec l’enfant ou de stress important.

    Cela peut aussi aider à « briser la glace » quand l’enfant que tu accompagnes n’est pas très à l’aise avec le fait d’avoir un(e) adulte assis à côté de lui.

    Je me souviens d’un petit de 6e qui avait la fâcheuse habitude de demander un stylo, une gomme ou autre, sur un ton assez autoritaire sans aucune formule de politesse . Je me serais cru dans un bloc opératoire aux côtés d’un chirurgien qui attendait, main ouverte, son scalpel pour opérer un patient.

    « Gomme » disait-il sans même me regarder.

    Un jour, au lieu de lui donner ce qu’il attendait, je lui ai serré la main en disant « bonjour, moi c’est Marcel ! » Il m’a regardé, un peu étonné, m’a sourit.

    Après d'autres facéties de ce genre dont je vous épargne les détails, le  comportement  du "petit chirurgien" s'est nettement amélioré, même si ma patience fût, à maintes reprises, mise à rude épreuve.

    Mais ça a marché !

     

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