• L'Abécédaire , lettre A

     

    Accompagner         Ambiance de classe        Attentif        ( S)'adapter
             Auto-censure

     

    Accompagner

     

    C’est trouver la bonne distance, ni trop près ni trop loin

    C’est laisser faire jusqu’à l’erreur parfois

    C’est accepter d'être inutile un temps au moins  

    C’est expérimenter des façons de faire, d’expliquer

    C’est souvent être seul face à l’échec, le sien, le nôtre… .

    C’est répéter sans se lasser, sans s’énerver, sans se décourager.

    C’est savoir se taire, écouter et observer.

    C’est repartir d’une page blanche après l’orage.

    C’est oublier sans s’oublier, c’est réparer, se réparer.  

    C’est ne rien attendre en retour

    C’est prendre ce que l’on nous donne

    Ses petits riens de chaque jour

    C’est ne pas juger, ne pas condamner, ne pas dramatiser

    C’est aider avec les yeux, avec le coeur

    C’est comprendre et accepter.

    Accompagner c’est être là tout simplement.

     

      Ambiance de classe

     

    Le professeur fait la classe ou peut-être que c’est la classe qui fait le professeur.

    L’accompagnant et son élève, eux sont tributaires de l’ambiance qui règne dans la salle de classe.

    Les enfants que nous accompagnons ont, pour la plupart, des difficultés d’attention, de concentration, de compréhension, de comportement et si le chahut s’installe au sein du groupe, cela risque de devenir très compliqué pour l’enfant et pour nous.

    Un jour, j’accompagnais un élève en classe et la prof était un peu souffrante ce jour-là. Certains élèves ont commencé à chahuter, l’ambiance est vite devenue difficile pour la professeur et pour celles et ceux qui voulaient travailler.

    Après quelques avertissements lancés à la classe, l'enseignante s’est assise derrière son bureau attendant que le calme revienne.

    Je suis allé la voir et lui ait demandé la permission de m’adresser à la classe.

    Avec son accord, j’ai rappelé aux élèves combien il était difficile pour moi de faire mon travail d’accompagnant et qu’il était certainement compliqué pour celles et ceux qui voulaient suivre le cours de se concentrer avec un tel brouhaha.

    Je ne sais pas si les élèves ont bien saisi le sens de mon intervention.

    Toujours est-il que j'ai pensé qu'il était important pour moi de me montrer solidaire de la professeur et d'expliquer aux élèves qui chahutent les conséquences de leurs actes.

    Les élèves en grandes difficultés sont très perméables à l'ambiance de la classe et leur travail s'en ressent vraiment.

    Voilà un élément à ne surtout pas négliger.

     

    Attentif

     

    Quand je suis assis en classe aux côtés de l’élève que j’accompagne, je sais à quel point il est important pour moi d’être attentif aux consignes et aux explications données par le professeur. C’est un peu comme si j’étais un élève moi aussi, un élève assez particulier qui a des comptes à rendre… à d’autres élèves.

    Parfois il m’arrive pourtant d’être dans la lune pendant un court instant. Et c’est souvent là que l’élève dont je m’occupe me demande «  Marcel qu’est-ce qu’il faut faire ? ». Embarrassant comme situation.

    Heureusement les « copines et copains de classe » sont toujours là pour me sortir d’affaire.

     

    (s’)Adapter

     

    En principe, l’élève doit bénéficier d’aménagements et d’adaptations pédagogiques en fonction des difficultés qu’il rencontre dans ses apprentissages. Ces points sont définis dans le PPS (Programme Personnalisé de Scolarité). Autrement dit, en fonction des préconisations du PPS, un enfant en situation de handicap reçoit des compensations pour l’aider à surmonter ou à réduire ses difficultés.

    Par exemple, si l’élève a du mal à écrire, il peut avoir l’autorisation d’utiliser une tablette en classe ou, si cela n’est pas suffisant, bénéficier de l’aide d’une, d’un AESH. À cela peut également s’ajouter quelques autres adaptations comme un format de polycopié plus grand, une durée supplémentaire accordée dans le cadre notamment des évaluations, la permission d’utiliser une calculette ou les tables de multiplications en math, des questions en moins en contrôle, … .

    Mais certains problèmes ne sont pas pris en compte. Si l’enfant ne comprend pas l’exercice demandé, si celui-ci est trop complexe au regard de ses capacités, s’il a besoin de plus de temps pour décortiquer une notion, si le cours va trop vite pour ses capacités, quelles sont les compensations proposées?

    Quand l’enfant que j’accompagne me pose des questions ou qu’il me sollicite pour l’aider à résoudre un problème, à reformuler une consigne, à expliquer un mot ou autre, nous ralentissons, obligatoirement, inexorablement. Le cours file, et nous, on s’arrête sur le côté, le temps nécessaire. Mais parfois c’est du temps perdu que nous ne pourrons jamais rattraper. Un partie du cours auquel l’élève n’aura pas accès.

    Et peu à peu le retard s’accentue entre lui et le reste de la classe. Il était déjà conséquent, il devient abyssal.

    Dans ces situations-là un sentiment d’impuissance m’envahit… .

    Mais l’enfant n’en sera rien. Je l’encourage et nous continuons malgré tout.

     

     

    Auto -censure

     

    Selon le professeur qui fait la classe, je me suis rendu compte que mes attentes envers l’enfant que j’accompagne ne sont pas les mêmes. Quand le professeur est particulièrement « à cheval » sur les règles de classe, les bavardages, les bruits, l’attention des élèves, …, je fais plus attention aux attitudes de mon élève, à ses prises de paroles intempestives, au volume sonore de nos échanges verbaux, à son comportement en général. Car je sais que cela peut provoquer une intervention du professeur plus ou moins... sympathique.

    Quand tu entends «  chuuut » alors que tu es le seul à parler avec ton élève, ou mieux encore, lorsque le professeur demande nominativement à ton élève de parler moins fort, tu comprends vite ou sont les limites. Idem pour les comportements « non-standard » qui sont quelquefois repris par l’enseignant avec tact, la plupart du temps.

    Mais le message est passé et il nous oblige mon élève et moi.

    Pas toujours simple de faire de l'inclusion...

     

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