• C'est une action simple qui permettrait de donner davantage d'autonomie à l'élève dyslexique, et pourtant...

    Adapter la présentation d'un document pédagogique, c'est à dire augmenter les interlignes, l'espace entre les mots, changer la police d'écriture, positionner le texte à gauche,... ces petites choses pourraient déjà grandement améliorer la lecture et la compréhension du document par l'élève souffrant de dyslexie.

    Mais comment faire en pratique pour s'entendre?

    Il "suffirait" que l'AESH demande au professeur de lui envoyer, en amont, le document à retravailler. Ensuite l'AESH ferait valider son travail par l'enseignant qui déciderait d'utiliser (ou non) le doc aménagé.

    Mais en vérité les choses ne sont pas aussi simples car:

    - L'AESH risque de refuser prétextant un manque de temps et/ou de connaissance de l'outil informatique.

    - Le professeur risque de se fâcher estimant qu'il en fait déjà suffisamment.

    Et on ne peut pas leur en vouloir.

     

    On se retrouve alors dans la même situation qu'auparavant avec des supports non-adaptés et des enfants en difficulté.

    Je reste pourtant persuadé que certains personnels enseignants et AESH sont prêts à franchir cette étape. Il faudrait un petit rien.

    Si chacun fait un petit pas vers l'autre peut-être que....?

    D'autant que ces adaptations profiteraient à tous les élèves sans exception, qu'ils soient en situation de handicap ou pas.

     

     

    En attendant, voici une fiche récapitulative d'outils pour celles et ceux qui veulent se lancer.

    Merci pour eux...

    Télécharger « adapter les textes pour tous les enfants.pdf »

     


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  • Je vous invite, après avoir visionné cette vidéo, à davantage de curiosité, en allant visité ce blog et, si vous avez un peu de temps, à lire les travaux de Madame Laurie Moscillo, sociologue Doctorante en Sciences de l'Information et de la Communication, travaux qui portent sur la scolarisation des enfants en situation de handicap, heu, pardon, des enfants "diversamente abile"

     


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  •  

    Jeudi 17 octobre, journée de sensibilisation à la différence dans mon collège. Plusieurs actions sont prévues tout au long de la journée.

    Mes collègues AESH et moi-même allons proposer des animations autour de la différence afin d’inciter les élèves à réfléchir et à s’exprimer sur le sujet.

    Pour ma part, j’ai décidé d’intervenir dans deux classes dont les professeurs ont accepté de me recevoir.

    Mon intervention va durer une heure pour chaque groupe pendant laquelle je proposerai aux élèves de participer à un débat mouvant. Le principe est simple : la classe est divisée en trois espaces qui représentent trois zones d’opinions :

    D’un côté, « D’accord », de l’autre « pas d’accord » et enfin au centre « Je doute ».

    Les participants seront amenés à réagir aux avis inscrits sur des panneaux qui leurs seront présentés les uns après les autres. Chacun pourra alors se déplacer au grès de son point de vue et se positionner dans l’espace qu’il aura choisi.

    J’ai "l’habitude" de ce genre d'exercice. Malgré tout, j’ai toujours une petite appréhension quant à l’engagement du groupe. Les élèves vont-ils participer ? Se montreront-ils capables d’argumenter et de dépasser les réactions simplistes du genre « Je suis d’accord parce que c’est bien » ou «  je suis contre parce que ça se fait pas ». Dans ce cas-là je devrais essayer de trouver les bonnes questions, celles qui feront réagir et éviteront que le débat s’enlise ou pire s’éteigne. Les jeunes sont tellement peu habitués à débattre, à argumenter face à des points de vue contradictoires...

    J’ai préparer une vingtaine de panneaux pour l’occasion.

    J'ai choisi de vous relater un extrait du premier débat dans la classe de 5e. Et pour cause ce qui s'y est passé est suffisamment rare de mon point de vu.

    Cela mérite aussi, je le crois, d'être raconté...

     

    Après avoir expliqué les règles, le débat commence. Les échanges sont courts, les interventions nombreuses, ce qui, en principe, est plutôt bon signe.

    C’est une classe de 5e et je m’attends à ce que l’argumentation soit assez laconique voire quelque peu binaire. Pourtant au fil des minutes, j’ai l’impression que la discussion s’installe et que les échanges se prolongent. Les jeunes intervenantes et intervenants semblent parfois tourner autour du pot. Ils parlent de la différence sans vraiment entrer dans le "vif du sujet": « Si celui-ci n’aime pas la même chose que moi on peut pas devenir amis » ou encore « Si je suis un tueur en série, c’est normal que personne ne m’accepte ».

    Je recentre le débat en citant un exemple «  Si vous voyez un élève handicapé qui est seul dans la cour et qui se comporte bizarrement que faites-vous ? » Là encore les réponses sont évasives « ça dépend » « si il me frappe je vais pas aller vers lui ».

    À la suite de cet échange assez ordinaire, je sens comme un basculement. On dirait que le ronronnement fait place à des avis plus tranchés jusqu’au moment ou je montre un panneau sur lequel il est écrit « Si tu n’es pas comme moi, je te rejette ».

    Je vois alors tout le groupe se déplacer pour se positionner dans l’espace « pas d’accord », sauf un élève, qui reste seul, debout dans l’espace opposé. Il est visiblement d’accord avec ce qui est écrit. Je le regarde dubitatif. Je pense à une erreur de sa part ou peut-être à un jeu. Pourquoi serait-il resté là, seul alors que tout le groupe s’en est allé du « bon côté » ? Je n’ose pas penser que cet enfant ait des arguments à avancer pour expliquer son choix. Comment pourrait-il me dire «  Oui je rejette ceux qui ne me ressemblent pas » ? Quelles raisons va-t-il donner pour justifier un tel positionnement ?

    Voici un petit extrait de la discussion qui a suivi :

    Moi :

    -Peux-tu expliquer ton choix ?

    L’élève : -Oui, moi je parle de la vraie vie, pas du monde des Bisounours. Dans la vraie vie quand quelqu’un n’est pas comme toi tu le rejettes.

    -Apparemment tous tes camarades ne sont pas du même avis.

    -Ils sont hypocrites. En vrai, eux aussi ils pensent comme moi. Dans la vraie vie, c’est comme ça que ça se passe. On ne va pas avec ceux qui sont pas comme nous. -Pourquoi ?

    -Parce que quand quelqu’un est différent, tu vas pas aimer être avec lui, lui parler. T’as rien à lui dire.

    -Qu’est-ce que vous en pensez les autres ?

    Un prend la parole : 

    - ça dépend des différences...

    Un autre poursuit

    - Si c’est pas de sa faute si il est différent c’est pas pareil.

    Moi:

    -Donne un exemple.

    -Si il est handicapé il n’a pas choisi alors on va pas le rejeter.

    Dans son coin, le jeune qui est resté seul bouillonne :

    -Si ! On va le rejeter. Faut pas dire n’importe quoi !

     

    Je sens un certain malaise s’installer dans le groupe.

    Pour ma part, je suis impressionné par l'attitude et par l’aplomb de ce jeune garçon de 5e qui a non seulement résisté à la pression du groupe mais qui, en plus, a peut-être osé dire tout haut ce que certains pensent tout bas.

    Cela me rassure de voir qu'il existe encore des personnes capables de se défaire de l'influence du groupe.

     

    Pour le reste,

    ne nous leurrons pas, dans notre société, la différence et en l’occurrence, le handicap, n’est pas accepté comme il devrait l’être. Il est vrai que lorsque l’on entend les discours des politiques, les gentils appréciations des journalistes pendant les JO para olympique , les commentaires aimables des gens à qui on demande ce qu’ils pensent du handicap, on pourrait effectivement croire que nous vivons dans une société bienveillante, tolérante et inclusive à l’égard des handicapés.

    Mais dites-moi, ils sont où les 12 millions de personnes en situation de handicap ?

    Vous en croisez beaucoup au quotidien des autistes, des trisomiques, des déficients mentaux, … ?

    D’ailleurs on ne dit pas « handicapé » mais « porteur d’un handicap ». C’est qu’on les respecte nous ces gens-là.

    C’est pour cela d’ailleurs que les familles concernées n’hésitent pas amener leur enfants « porteurs de handicaps » dans les lieux publics.

    Je me souviens d’une anecdote lorsque j’étais animateur dans une association qui accueillait des adultes en souffrances psychiques. Une des adhérentes de l’association qui était autiste m’avait confiée :

    « Je ne me sens pas bien en public car lorsque je me balance les gens me regardent, certains s’éloignent, d’autres se moquent. Alors je me retiens autant que je peux. Et quand je rentre chez moi c’est la crise. »

    Cette personne se balançait pour se rassurer, pour se calmer, pour faire sortir les tensions, ce n’est rien, ce n’est pas contagieux ni dangereux et pourtant ça dérange.

    Quand pourras-tu vivre ta différence sans jugement, sans mise à l’écart, sans souffrance ? Tu as pourtant tellement à nous apprendre, tellement à nous donner.

    Nous fabriquons une société qui ne nous ressemble pas parce qu’elle ne prend pas en compte ce que nous sommes vraiment : imparfaits.

    On veut nous faire croire que notre nature est d’être performant tout le temps, jeune tout le temps, en bonne santé tout le temps et que nous devons tout faire pour le rester le plus longtemps possible. Est-ce cela la « vraie vie » ?

    Nous souffrons de devoir tricher et tout ce qui nous le rappelle n’est pas supportable. L’échec, l’imperfection, le handicap, l’altérité sont plus près de moi que cette "perfection" que l’on veut me vendre à longueur de temps.

     

    Et si nous décidions d’être  nous-mêmes, "imparfaits, libres et heureux" ?


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  • Un mot de plus dans l'ABCdaire, lettre "S" (ajouté le 12 octobre)

    Extrait: "Certains professeurs (j'en connais très peu à vrai dire) ont le don de rendre une notion accessible aux plus grands nombres d'élèves et notamment à ceux qui sont en situation de handicap..."

                                                                                                  

    Un petit nouveau dans l'ABCdaire, lettre "F" (ajouté le 09 octobre)

    Extrait: "Tout au long de mon parcours professionnel au service des enfants, j'ai cherché peu à peu à améliorer mon vocabulaire afin de motiver, d'encourager les plus jeunes dans leurs apprentissages en essayant de les valoriser afin que grandisse en eux leur confiance et l'estime de soi..."

    ----------------------------------------------------------------------

    Dans la vie on ne sait jamais ce qui peut nous arriver.

    Tu entres dans la salle de classe comme tous les jours depuis plusieurs années, tu ne t'attends à rien d'inhabituel, rien d'exceptionnel, la routine pas davantage. Même si tu aimes ton boulot et que tu espères chaque jour arriver à motiver cet enfant assis à côté de toi, malgré l'image abimée qu'il s'est fabriqué, et malgré tout le reste, tu sais déjà que ce que tu vas vivre est ordinaire ni plus ni moins, même si, en secret, tu espères... .

    Ce jour-là, c'est différent, tu le sens dès que tu t'assois sur cette chaise mal ajustée et que tu comptes les élèves qui viennent s'installer les uns après les autres derrière leur table en bois. 12, tu as bien compté, même pas la moitié d'une classe.

    On entendrait presque le silence. Et ce n'est que le début.

    L'enseignante prend la parole, sa voix est posée, douce, aimable, bienveillante, ces mots sont réconfortants,rassurants, encourageants. Elle explique simplement à la classe, que tout au long de l' année, pendant les temps ou ils seront en petit groupe comme aujourd'hui, chacun pourra travailler... à son rythme.

    Dans la classe, personne ne réagit, personne ne se rend compte de la portée des mots qui viennent de raisonner.

    Moi, j'ai envie de me lever et de crier "MERCI !!!".

    Tandis que de l'extérieur j'affiche un discret sourire qu'aucun n'aura sans doute remarqué, en dedans je laisse mon coeur se remplir de joie et déborder de l'intérieur jusqu'au bord de mes yeux.

    C'est la limite à ne pas franchir au vu des circonstances.

    "Travailler à son rythme" cette phrase est folle. Au début je n'y croyais pas tout à fait, à vrai dire, pas du tout. Puis au fil des échanges, des exercices, des questions, je me suis rendu compte que tous ici dans cette classe nous vivions une situation hors du commun. 

    Avoir du temps pour apprendre, quelle chance. Tant d'enfants sont en échec par manque de temps, de répétition, d'explication, de réflexion, tant d'enfants sont violentés par le rythme imposé, par la peur qui les envahie parce qu'ils ne savent pas ou ne savent plus, parce qu'ils ne veulent pas encore se tromper, encore douter d'eux, perdre confiance, se mésestimer peut-être.

    Bien sûr il y a une part d'illusion dans ce que vivent ces élèves car ils devront bien, à un moment ou à un autre, se confronter à la dure réalité d'une classe qui file sans les attendre.

    Mais je ne peux pas bouder mon plaisir, je ne dois pas car tout à l'heure je changerai de monde et reviendra alors, à pas cadencés, le rythme qui n'attend pas.

    Aujourd'hui j'ai choisi de me laisser porter par cette douceur qui se diffuse tel un parfum de printemps, par ces mots qui semblent nouveaux pour tous et que l'enseignante répète à qui veut l'entendre:

    "Nous avons le temps..."

     

     

     

     

     

     


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  • C’est ma 4e rentrée comme accompagnant d’enfants en situation de handicap et je me (re)mets à rêver de projets, d’échanges de pratiques avec mes collègues AESH et même, pourquoi pas, de collaboration avec certains enseignants.

    En attendant que tout cela se concrétise un jour (peut-être), j’ai eu envie d’imaginer ce que pourrait être une rentrée idéale pour moi. La rentrée rêvée...

    Ça commencerait par un pot de bienvenue entre la direction, les parents, les enfants en situation de handicap, les professeurs et les AESH. Autour d’un verre et d’une gourmandise, de manière très informelle, on prendrait le temps de faire connaissance, d’échanger sur différents sujets scolaires et autres. C’est important de se rencontrer, de se parler avant de travailler ensemble.

    La plupart du temps, tu rencontres l’élève que tu vas accompagner une fois arrivé en classe lorsque tu viens t’asseoir à côté de lui. Et pour les parents, sauf cas exceptionnel, il te faut attendre parfois plusieurs mois jusqu’à la première réunion d’équipe de suivi de scolarité (ESS) pour te présenter à eux. C’est très bizarre comme situation.Bref...

    Suivrait une réunion AESH/Enseignant(e)s volontaires afin de préparer au mieux l’accompagnement des enfants en situation de handicap sur l’année scolaire. En d’autres termes, comment allons-nous travailler ensemble toute cette année ?

    On prévoirait une période d’observation pour mieux cerner les besoins des élèves accompagnés, puis viendrait la mise en place d’aménagements, d’adaptations que nous testerions et ajusterions ensemble, le professeur étant, bien sûr, celui qui décide.

    L'enseignant irait (dans la version exquise de mon rêve) jusqu’à fixer des objectifs d’apprentissages qui, là aussi, seraient ajustés au fur et à mesure de l’évolution de l’enfant.

    Nous parlerions aussi des évaluations. Quels aménagements, quel positionnement de l’AESH pendant un contrôle ?

     

    Un enseignant particulièrement bienveillant me dirait : « Marcel, je ne te cache pas qu’avec 12 classes de 30 élèves et 15 enfants en situation de handicap dans mes effectifs, il est possible que je ne sois pas très réactif à certains moments ni même assidu et que tu te sentes un peu seul durant l'année... » Ce à quoi je répondais très gentiment : « Ne t'inquiètes pas, tout ce que tu me donneras je prendrai avec plaisir. Pour le reste sache que je me sens de toute façon souvent seul.... »

    Tout au long de l’année scolaire, durant les *heures creuses des AESH, la direction du collège proposerait aux accompagnants volontaires des temps d’échange et de partage que nous mettrions à profit pour améliorer l’aide apportée aux élèves en situation de handicap.

     (*) heures creuses: des heures ou l'AESH n'a pas d’élèves à accompagner.

     

    J'ai beaucoup d'imagination et je rêve parfois un peu trop.

    C'est très agréable...

    Après le rêve, je fais le vœu qu’il se réalise avant mon départ pour une autre vie….

    Et pour aller dans ce sens voici quelques documents qui ne demandent qu'à être testés, améliorés et peut-être adoptés par quelques collègues... aventureux.

    Fiche 1: Évaluer les besoins de l'élève

    Fiche 2: Accompagner l'élève lors d'un contrôle


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